Share:
  Guess poet | Poets | Poets timeline | Isles | Contacts

Victor Hugo - Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813Victor Hugo - Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813
Language: fre
Work rating: Low


(extrait) Enfants, beaux fronts naïfs penchés autour de moi, Bouches aux dents d`émail disant toujours : Pourquoi ? Vous qui, m`interrogeant sur plus d`un grand problème, Voulez de chaque chose, obscure pour moi-même, Connaître le vrai sens et le mot décisif, Et qui touchez à tout dans mon esprit pensif ; - Si bien que, vous partis, enfants, souvent je passe Des heures, fort maussade, à remettre à leur place Au fond de mon cerveau mes plans, mes visions, Mes sujets éternels de méditations, Dieu, l`homme, l`avenir, la raison, la démence, Mes systèmes, tas sombre, échafaudage immense, Dérangés tout à coup, sans tort de votre part, Par une question d`enfant, faite au hasard ! - Puisqu`enfin vous voilà sondant mes destinées, Et que vous me parlez de mes jeunes années, De mes premiers instincts, de mon premier espoir, Ecoutez, doux amis, qui voulez tout savoir ! J`eus dans ma blonde enfance, hélas ! trop éphémère, Trois maîtres : - un jardin, un vieux prêtre et ma mère. Le jardin était grand, profond, mystérieux, Fermé par de hauts murs aux regards curieux, Semé de fleurs s`ouvrant ainsi que les paupières, Et d`insectes vermeils qui couraient sur les pierres ; Plein de bourdonnements et de confuses voix ; Au milieu, presque un champ, dans le fond, presque un bois. Le prêtre, tout nourri de Tacite et d`Homère, Etait un doux vieillard. Ma mère - était ma mère ! Ainsi je grandissais sous ce triple rayon. [...]
Source

The script ran 0.001 seconds.